Anthrow Circus

France’s Gas Shortage: A Look Into the Latest French Strike Affecting Daily Life

A TotalEnergies gas station in Lure had no fuel available on Oct. 20, as evidenced by the lack of prices on its sign. Photo by Kami Rice.

ARTICLE BY KRISTEN VONNOH

VERSION FRANÇAISE PAR KRISTEN VONNOH


After waves of COVID-19 and the impending effects of war in Ukraine for the upcoming winter, France has been facing a pénurie d’essence—a gas shortage—for much of October.

Strikes that began in late September continued across the country last week. France’s second largest trade union, CGT, had called for employees in all public sectors to defend “wage increases and the defense of the right to strike.”

The French government reacted with sweeping measures in mid-October as the gas crisis worsened, forcing employees of the two ExxonMobil refineries to return to work or risk fines or jail time.

“Social dialogue means moving forward as soon as a majority [decision] has been reached,” said French Prime Minister Elisabeth Borne in a televised speech, referencing a wage agreement reached between Esso-ExxonMobil group management and most of the unions. “Consequently, I have asked the prefects to initiate, as permitted by law, the procedure for requisitioning the personnel essential to the operation of the company’s depots.”

Agnes Pannier-Runacher, France’s energy transition minister, announced on October 17 that “28.1% of gas stations were still experiencing major difficulties.”

French people across the country are feeling the effects of this shortage. Some have turned to alternate forms of transportation, such as biking or taking public transportation.

“The train is much less expensive now, so I take it to work,” Mélinda Zana, who lives in Caen in northern France and works around 20 miles away in Bayeux, told Anthrow Circus. “I was nervous at first [about the shortage], but I found a few gas stations [in Normandy] that still had gas last week.”

Paris has notably seen more difficulty with gas availability, with lines at highway rest stops becoming longer as one neared the capital city.

WHY IS THERE A GAS SHORTAGE?

The heart of the strikes, and thus the shortage, is a demand for a pay raise. Inflation due to the world’s economic challenges of the past two years has caused soaring cost-of-living for French citizens while major companies profit from the situation.

Workers and unions are demanding pay raises after multinational French company TotalEnergies’ profits and its dividends to shareholders were released in public documents. Reporting from Le Monde revealed that TotalEnergies made €10.9 billion (approximately $10.7 billion) in profits during the first part of 2022 while paying shareholders a €2.62 billion dividend.

In an October 10 press release, TotalEnergies said that the average salary of operators of refineries is €5,000 per month, a claim repeated on 24-hour news channel BFM TV. Employees immediately reacted to the statement, saying that this estimate was an extremely exaggerated figure.

Workers on strike have been keen on using social media as a way to spread more information and explain their situation. Adrien Cornet, a firefighter at the TotalEnergies refinery in Grandpuits-Gargenville, posted a video on Twitter in which he said, “Most [of the] guys make an average of around €2,000 or €2,500 [per month].”

WHAT WILL BE THE EFFECTS FOR THIS UPCOMING WINTER?

With threats of looming energy blackouts, Europe is headed into a perhaps precarious winter. The continent is preparing for the season to be brutal after Russia cut off the Nord Stream 1 pipeline. Many countries in the European Union have already taken steps to address winter energy challenges.

With its use of nuclear power for around 70% of its electricity, France is less dependent on Russian gas than, for example, its neighbor Germany, but it is still anticipating effects on energy supply. This month the French government announced an “energy sobriety plan” for reducing energy consumption in order to help avoid electricity and gas cuts this winter, seeking a 10% energy reduction, from 2019 levels, by 2024 as a first step toward a long-term goal of becoming carbon neutral. The plan includes efforts such as keeping heating systems regulated at 19°C (66°F), prohibiting the use of hot water in public buildings, and turning off any outdoor street lighting and advertisements at night.

“If the whole nation manages to keep this objective, which is purely voluntary—there is no need for a legal decree, or complicated things—if we all come together to stick to it, in the worst-case scenario we will get through the winter,” French President Emmanuel Macron said.

IS THIS REALLY ALL THAT NEW?

Nearly four years after major strikes from thegilets jaunes, or “yellow vests,” movement related to fuel prices hobbled the young Macron administration, the government is handling the refinery strikes cautiously, seeking to balance the heralded French right to strike against its impact on essential services and daily life. Strikes during the autumn season are not new and, like this year, often interrupt families’ vacation plans during the two-week fall school holidays that began this weekend.

La pénurie d’essence en France : Un regard sur cette dernière grève en France

VERSION FRANÇAISE PAR KRISTEN VONNOH

Après plusieurs vagues de COVID-19 et les effets de la guerre en Ukraine pour l’hiver 2022, la France est confrontée à une pénurie d’essence depuis début octobre.

Les grèves qui ont débuté fin septembre se sont poursuivies dans tout le pays la semaine dernière. La CGT avait appelé les employés de tous les secteurs publics à défendre “les augmentations de salaire et la défense du droit de grève”.

L’État a réagi par des mesures sévères à la mi-octobre et a obligé les employés des deux raffineries d’ExxonMobil à reprendre le travail sous peine d’amendes ou de peines de prison tandis que la crise s’aggravait.

“Le dialogue social, c’est aller de l’avant dès qu’une [décision] majoritaire a été prise”, a déclaré Elisabeth Borne dans une allocution télévisée, faisant référence à un accord salarial conclu entre la direction du groupe Esso-ExxonMobil et la plupart des syndicats. “En conséquence, j’ai demandé aux préfets d’engager, comme le permet la loi, la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts de l’entreprise.”

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, a annoncé le 17 octobre que “28,1 % des stations-service connaissaient encore des difficultés importantes.”

Partout dans le pays, les Français ressentent les effets de cette pénurie. Certains se sont tournés vers d’autres moyens de transport, comme le vélo ou les transports en commun.

“Le train est beaucoup moins cher maintenant, alors je le prends pour aller travailler”, a dit à Anthrow Circus Mélinda Zana, qui vit à Caen et travaille à une trentaine de kilomètres à Bayeux. “J’étais stressée au début [de la pénurie], mais j’ai trouvé quelques stations-service [en Normandie] qui avaient encore du gaz la semaine dernière.”

Paris a notamment connu plus de difficultés avec la disponibilité de l’essence, les files d’attente sur les aires d’autoroute s’allongeant à l’approche de la capital.

Pourquoi y a-t-il une pénurie d’essence ?

Au cœur des grèves, et donc de la pénurie, est une demande d’augmentation de salaire. L’inflation due aux difficultés économiques mondiales de ces deux dernières années a fait grimper en flèche le coût de la vie pour les citoyens français, tandis que les grandes entreprises profitent de la situation.

Les travailleurs et les syndicats réclament des augmentations de salaire après la publication des bénéfices de la multinationale française TotalEnergies et de ses dividendes aux actionnaires dans des documents publics. Un reportage du Monde a révélé que TotalEnergies a réalisé 10,9 milliards d’euros (environ 10,7 milliards de dollars) de bénéfices au cours de la première partie de l’année 2022, tout en versant aux actionnaires un dividende de 2,62 milliards d’euros.

Dans un communiqué de presse du 10 octobre, TotalEnergies a déclaré que le salaire moyen des opérateurs de raffineries est de 5 000 € par mois, une affirmation reprise par la chaîne d’information en continu BFM TV. Les employés ont immédiatement réagi à cette déclaration, affirmant que cette estimation était un chiffre extrêmement exagéré.

Les travailleurs en grève ont tenu à utiliser les réseaux sociaux pour diffuser davantage d’informations et expliquer leur situation. Adrien Cornet, pompier à la raffinerie TotalEnergies de Grandpuits-Gargenville, a publié une vidéo sur Twitter dans laquelle il déclare : “La plupart [des] gars gagnent en moyenne environ 2 000 ou 2 500 euros [par mois].”

Quels seront les effets de cet hiver ?

Avec les menaces de pannes d’électricité et la guerre en Ukraine qui continue, l’Europe se dirige vers un hiver peut-être précaire. Le continent se prépare à ce que la saison soit brutale après que la Russie a coupé le gazoduc Nord Stream 1. De nombreux pays de l’Union européenne ont déjà pris des mesures pour faire face aux défis énergétiques de l’hiver.

Avec son recours au nucléaire pour environ 70 % de son électricité, la France est moins dépendante du gaz russe que, par exemple, son voisin allemand, mais elle anticipe tout de même les effets sur l’approvisionnement énergétique. Ce mois-ci, le gouvernement français a annoncé un “plan de sobriété énergétique” visant à réduire la consommation d’énergie afin d’éviter les coupures d’électricité et de gaz cet hiver. Il s’agit d’une réduction de 10 % de la consommation d’énergie par rapport aux niveaux de 2019 d’ici 2024, première étape vers un objectif à long terme de neutralité carbone. Le plan comprend des efforts tels que le maintien des systèmes de chauffage régulés à 19°C (66°F), l’interdiction de l’utilisation de l’eau chaude dans les bâtiments publics et l’extinction de tout éclairage public extérieur et des publicités la nuit.

“Si l’ensemble de la nation parvient à tenir cet objectif, qui est purement volontaire – il n’y a pas besoin d’un décret légal, ni de choses compliquées – si nous nous unissons tous pour nous y tenir, dans le pire des cas, nous passerons l’hiver”, a dit Emmanuel Macron.

Les grèves, c’est vraiment si nouveau que ça ?

Près de quatre ans après que d’importantes grèves du mouvement des gilets jaunes, liées au prix du carburant, aient entravé le jeune gouvernement Macron, le gouvernement gère les grèves des raffineries avec prudence, en cherchant à équilibrer le droit de grève français tant vanté et son impact sur les services essentiels et la vie quotidienne. Les grèves pendant la saison d’automne ne sont pas nouvelles et, comme cette année, elles interrompent souvent les projets de vacances des familles pendant les deux semaines de vacances scolaires d’automne qui ont commencé le 23 octobre.

Pumps at a LeClerc station in Lure did not have all types of fuel available on Oct. 20, with signs on the pump handles noting the rupture in stock of E85, or flex fuel. Photo by Kami Rice.

A Shell station at an A5 autoroute rest stop in Villeneuve-l’Archevêque had run out of diesel fuel, among others, on the evening of Oct. 20. Pumps at the station offered some but not all of the other fuel options. While long lines at gas stations were more rare by the end of last week, stations along prioritized routes still didn’t have all fuel types available. Photo by Kami Rice.


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Kristen Vonnoh is a freelance journalist born and raised in the rolling hills of Chattanooga, Tennessee, and currently residing in Normandy, France. Her work has appeared in The Boston Globe, and she loves writing about all things culture/travel. She is invigorated by extraordinary stories from ordinary people and is convinced we have the power to change the world with our words.

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